Edito : Le bon père de famille

Par Duncan R. Smith, Coordinateur, Comité de ligne 130a – 16/11/2020

Infrabel et moi n’avons clairement pas la même définition du « bon père de famille ».

Interrogé par TéléSambre pour le JT du 18 octobre dernier, concernant la dégradation du service voyageurs sur la ligne 130a (Charleroi-Erquelinnes), le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge s’est contenté d’un communiqué laconique rappelant que la mise des cinq ponts à voie unique était la seule alternative à la fermeture de la ligne. Ce faisant, Infrabel présentait son action comme celle d’un « bon père de famille ».

Photo du pont n°10 en travaux, prise le mercredi 4 novembre dernier … On y voit le nouveau pont à simple tablier, avec déjà le mât de caténaire posé mais sans encore la caténaire elle-même …

Ce n’est pas la première fois qu’elle utilise cette analogie pour défendre ses décisions concernant les ponts de notre ligne. Et elle ne manque pas de rappeler chaque fois que le problème fondamental a été le contexte budgétaire particulièrement défavorable de ces dernières années, ce que le Comité de ligne 130a ne conteste pas. C’est même rigoureusement exact.

Dans son action de tous les jours, le Comité œuvre d’ailleurs pour que les moyens financiers accordés à la SNCB et à Infrabel soient revus fortement à la hausse. Il s’aligne, ce faisant, sur les demandes posées par l’asbl navetteurs.be depuis de nombreuses années.

Mais nous avalons notre café de travers lorsqu’Infrabel se drape de probité pour justifier ses choix et parle de « bon père de famille ».

C’est que les bons pères – mais aussi les bonnes mères – de familles que nous sommes achevons le travail entamé. Nous, citoyens de la Haute-Sambre, ne sacrifierions jamais un patrimoine bâti sur près de 170 ans d’investissements. Combien d’argent public a-t-il déjà été dépensé pour mener la ligne 130a là où elle était encore il y a deux ans ? Combien de dizaines, de centaines peut-être, de millions d’euros ont-ils été déjà investis grâce aux contributions de nos aïeux, de nous-mêmes aussi, des décennies durant, pour que vive cette ligne de chemin de fer ?

Nous ne remplaçons pas les châssis de nos maisons par des moitiés. Le CEO d’Infrabel non plus, nous en sommes convaincus.

Et donc nous ressentons un certain mépris. Par la faute d’Infrabel, le service dont nous bénéficions, en tant qu’usagers de la SNCB, est très inférieur à celui dont profite la très grande majorité des autres voyageurs de son réseau, pour le même prix payé au kilomètre. La ponctualité de nos trains, surtout aux heures de pointe quand nous sommes les plus nombreux à bord, est plusieurs DIZAINES de pourcents en-deçà de la moyenne nationale.

Si Infrabel nous disait au moins : « Soyez patients, ce n’est qu’une question de temps… ». Mais non, aucune perspective ne nous est même suggérée.

Et donc les bons pères de famille que nous sommes ne laisseront pas Infrabel, adolescente impudente, ruiner notre patrimoine sans même nous regarder dans les yeux.

La dégradation des correspondances

Regardons d’un peu plus près quelle sera la situation des correspondances à Charleroi-Sud dès l’entrée du nouveau Plan de Transport de la SNCB à la mi-décembre.

Vous aurez peut-être déjà lu le grand article dans la Dernière Heure édition Hainaut de jeudi dernier, ou regardé le reportage dans le JT de TéléSambre le même soir, où Frédéric Razée, membre de notre Comité, explique comment ses trajets quotidiens entre Erquelinnes et Namur seront impactés.

Selon les statistiques de la SNCB, la majorité des voyageurs empruntant la ligne 130a ne poursuit pas son voyage en train au-delà de Charleroi-Sud. Mais de nombreux usagers continuent néanmoins leur voyage vers Nivelles, Bruxelles, La Louvière, Mons, Auvelais, Namur, Louvain-la-Neuve, Walcourt etc. Pour elles, pour eux, il importe que la correspondance avec le train suivant soit assurée sans devoir attendre de trop longues minutes sur le quai à Charleroi.

Vous trouverez ci-dessous cinq capsules simulant l’évolution des correspondances pour des trajets aller-retour au départ de la ligne 130a vers Bruxelles, Namur, La Louvière, Ham-sur-Heure et Fleurus. Les voyageurs représentés sont fictifs, mais pas les trains qu’ils empruntent !

N’hésitez pas à témoigner de votre situation personnelle, si vous découvrez que les nouveaux horaires de la SNCB auront de grosses conséquences sur vos trajets !

Ah, encore une chose. Pour les besoins des simulations ci-dessous, nous supposerons que chacun des trains empruntés est parfaitement à l’heure. Ce qui, dans le cas de notre ligne 130a, vous en conviendrez, est loin d’être toujours le cas ! Allez, c’est parti …

1. Cédric habite Labuissière et travaille à Bruxelles du lundi au vendredi

Aujourd’hui, il prend le train 4776 à Labuissière à 6h11, arrive à Charleroi-Sud à 6h40 où, après 15 minutes de correspondance, il embarque dans le train IC 2006 de 6h55 avec lequel il arrive à Bruxelles-Midi à 7h45. Après sa journée de travail, il monte à 16h45 dans le train IC 4537 qui arrive à Charleroi-Sud à 17h35 où, après 18 minutes de correspondance, il embarque dans le train 4767 de 17h53 qui le dépose – journée faite ! – à Labuissière à 18h22.

Dès le 14 décembre, Cédric prendra le même train 4776 à Labuissière à 6h07, arrivera toujours à Charleroi-Sud à 6h40 où, après seulement 8 minutes de correspondance, il pourra embarquer dans le train P 7722 de 6h48 avec lequel il arrivera à Bruxelles-Midi à 7h39. Après sa journée de travail, il montera à 16h45 dans le train IC 4537 qui arrivera à Charleroi-Sud, comme aujourd’hui, à 17h35 où, après seulement 9 minutes de correspondance, il embarquera dans le train 4767 de 17h44 qui le déposera – nouvelle journée faite – à Labuissière à 18h17.

Bilan : Très léger mieux, si tout va bien. Le temps de parcours en train sera légèrement plus rapide à l’aller comme au retour, notamment en raison de correspondances plus courtes à Charleroi-Sud. Mais connaissant les retards chroniques du 4776 le matin et les embouteillages sur la ligne 124 (Bruxelles-Charleroi) en fin d’après-midi, tout retard de 5 à 10 minutes se paiera cash à l’arrivée.

2. Savannah habite Lobbes et travaille l’après-midi dans une boutique de mode à Namur

Aujourd’hui, elle démarre de Lobbes à 11h18 avec le train 4781 qui arrive à Charleroi-Sud à 11h39, où elle dispose de 11 minutes avant d’embarquer dans l’IC 910 qui la mène à Namur pour 12h21. Au retour, elle emprunte l’IC 3839 qui part de Namur à 18h12 et arrive à Charleroi-Sud à 18h43, où elle a 10 minutes d’attente avant de monter dans le 4768 qui part à 18h53 et la dépose à Lobbes à 19h13.

Dès le 14 décembre, Savannah démarrera de Lobbes à 11h15 avec le train 4781 qui arrivera à Charleroi-Sud à 11h39, où elle disposera toujours de 11 minutes avant d’embarquer dans l’IC 910 qui la mènera à Namur pour 12h21. Au retour, elle empruntera toujours l’IC 3839 qui partira de Namur à 18h12 et arrivera à Charleroi-Sud à 18h43. Problème : le 4768 démarrera désormais de Charleroi-Sud à 18h44, la correspondance en 1 minute étant virtuellement impossible. Solution : « Poireauter » 1 heure !

Bilan : Catastrophique. Si l’aller ne pose aucun problème, que dire du retour ? Savannah doit-elle acheter une voiture ? Le retour de Namur à Lobbes est désormais un casse-tête. C’est bien simple : l’app SNCB lui conseille de rentrer via Marchienne-au-Pont et d’ensuite prendre deux bus – le 77 et le 91 – pour rentrer chez elle à Lobbes sans devoir attendre 1 heure à Charleroi-Sud.

[Dès le 14 décembre, Savannah ne pourra plus emprunter le train 4768, vu ici au départ à Charleroi-Sud le 16 octobre 2020]

3. Stéphane habite Landelies et travaille à La Louvière du lundi au vendredi

Il a pour habitude de prendre le train 4777 à Landelies, qui démarre à 7h30 et arrive à Charleroi-Sud à 7h40. Il n’a que 5 minutes de correspondance avant le départ de l’IC 3828, qui part à 7h45 et arrive à La Louvière-Sud à 8h05. Après sa journée de travail, il reprend le train, à savoir l’IC 3816 qui quitte La Louvière-Sud à 16h57, arrive à Charleroi-Sud à 17h17 et lui donne une correspondance, 8 minutes plus tard, avec le train 8751 de 17h25 duquel il débarque à Landelies à 17h34.

A partir du 14 décembre, Stéphane prendra le train 4777 à Landelies, qui démarrera à 7h28 et arrivera à Charleroi-Sud à 7h39. Il aura désormais 6 minutes de correspondance avant le départ de l’IC 3828, qui partira à 7h45 et arrivera à La Louvière-Sud à 8h04. Après sa journée de travail, il reprendra le train, à savoir l’IC 3816 qui quittera La Louvière-Sud à 16h57, arrivera à Charleroi-Sud à 17h17 et lui donnera la même correspondance, 8 minutes plus tard, avec le train 8751 de 17h25 duquel il débarquera à Landelies à 17h34.

Bilan : Situation inchangée pour Stéphane, qui ne doit pas s’inquiéter des conséquences du Plan de Transport 2020. Il peut même espérer une amélioration de la ponctualité du train 4777 le matin… mais ça, nous ne le saurons qu’en janvier, quand nous pourrons tirer un premier bilan.

4. Gisela habite Erquelinnes et rend visite à sa sœur aînée à Ham-sur-Heure tous les jeudis

Au fil des ans, c’est devenu une routine : elle prend le train 4779 qui démarre d’Erquelinnes à 9h01 et arrive à Charleroi-Sud à 9h39 où, après une correspondance de 33 minutes, elle embarque dans le train 3910 de 10h12 à destination de Couvin pour en descendre à Ham-sur-Heure à 10h26. Au retour, elle emprunte le train 3934 à 14h35 qui arrive à Charleroi-Sud à 14h48 où, seulement quatre minutes plus tard, elle monte dans le train 4764 de 14h52 qui la dépose à Erquelinnes à 15h30, à temps pour le retour des enfants de l’école.

A partir du 14 décembre, Gisela prendra toujours le train 4779 qui démarre d’Erquelinnes à 8h57 et arrivera à Charleroi-Sud à 9h39 où, après la même correspondance de 33 minutes, elle embarquera dans le même train 3910 de 10h12 à destination de Couvin pour en descendre à Ham-sur-Heure à 10h26. C’est au retour que ça se gâte. En empruntant à Ham-sur-Heure le même train 3934 de 14h35, elle arrivera toujours à Charleroi-Sud à 14h48 mais devra hélas constater que le train 4764 est déjà parti vers Erquelinnes ! Elle devra donc attendre le train 4765, qui partira 56 minutes plus tard, et la déposera donc à Erquelinnes à 16h26.

Bilan : Catastrophique. Les correspondances entre les trains arrivant de la ligne 132 (Couvin/Walcourt) et ceux s’engageant sur notre ligne 130a ne sont actuellement pas optimales (la SNCB ne considère d’ailleurs pas quatre minutes de correspondance comme une connexion assurée), mais elles deviendront dès le 14 décembre tout simplement imbuvables, sauf à de très rares moments de la journée. Gisèla acceptera-t-elle d’attendre près d’une heure à Charleroi au retour ? Aura-t-elle le choix ? Ne ferait-elle pas mieux, si elle trouve une solution pour les enfants, de partir de chez sa sœur une heure plus tard, ce qui lui permettra d’attraper un des trains P vers Erquelinnes ?

5. Mouss habite Thuin et travaille à Fleurus du lundi au vendredi

Il commence ses journées très tôt et, de ces jours-ci, prend à 5h20 à Thuin le train 4775. Arrivé à Charleroi-Sud à 5h39, il patiente 13 minutes avant que son train suivant, le 4576, quitte la gare à 5h52 pour atteindre Fleurus à 6h06. Au retour, il grimpe dans le train 4565, qui démarre de Fleurus à 15h54 et arrive à Charleroi-Sud 16h09. Puisque c’est l’heure des trains de pointe, il ne doit attendre que 14 minutes avant que le train 8750 ne démarre à 16h23 pour le déposer en gare de Thuin à 16h40.

A partir du 14 décembre, Mouss prendra toujours les trains 4775 puis 4576 en démarrant à 5h20 de Thuin pour arriver à Fleurus à 6h06 avec 12 minutes de correspondance à Charleroi-Sud. Le labeur du jour achevé, il grimpera toujours dans le train 4765 démarrant de Fleurus à 15h56 pour arriver à Charleroi-Sud à 16h11. Après seulement 5 minutes de correspondance, il prendra le même train 8750 à 16h16 et arrivera à Thuin à 16h36.

Bilan : Un petit mieux mais… Sans peut-être le savoir, Mouss est un navetteur heureux. Pouvoir se rendre de Thuin à Fleurus en 40 ou 45 minutes fait du train un mode de transport compétitif entre ces deux localités. En fait, il a également la chance de pouvoir compter au retour sur un train de pointe, le 8750, qui ne l’oblige pas à attendre de longues minutes supplémentaires. Jean-Marc, qui effectue le même trajet mais avec deux heures de décalage dans la journée, connaît déjà et connaîtra encore des trajets retours plus pénibles avec 43 minutes de correspondance à Charleroi-Sud aujourd’hui et 33 minutes dès le 14 décembre.

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Conclusions

Les navetteurs au long cours de la ligne 130a sont courageux.

Avec tout le respect qu’on doit aux travailleurs de la SNCB qui ont passé de longues heures à élaborer les nouveaux horaires, on ne peut pas se satisfaire de l’évolution des correspondances pour les navetteurs dont le voyage combine la ligne 130a et une autre ligne au départ de Charleroi-Sud. Les cinq voyageurs présentés ci-dessus sont peut-être fictifs ; ils sont néanmoins représentatifs de la diversité des habitudes parmi les navetteurs et autres usagers fréquents de la ligne. Partir plus tôt ou plus tard est souvent impossible, parce qu’on a organisé sa vie autour des (longs) trajets vers l’école ou le lieu de travail.

Dès le 14 décembre, les correspondances à Charleroi-Sud au retour de Namur et de la ligne de Couvin seront, comme on l’a vu, nettement moins favorables. Ces navetteurs arrêteront-ils de prendre le train pour privilégier la voiture, comme Frédéric Razée ? Nous aurions pu vous parler également d’une navetteuse revenant de Châtelet le soir, mais qui ne le fera sans doute plus non plus dès la mi-décembre parce que, dans son cas aussi, on aura massacré une correspondance qui fonctionnait plutôt bien.

Les navetteurs au long cours de la ligne 130a sont courageux, mais ils seront de moins en moins nombreux. Et nous les comprenons. Nous qui cherchons à remettre des voyageurs dans les trains de notre région devons constater, une fois encore, que nous n’y sommes pas aidés. Nous n’abandonnons pas. Nous n’abandonnerons jamais.

Les nouveaux horaires de la ligne 130a

Nous vous transmettons à présent les horaires des trains Erquelinnes-Charleroi et Charleroi-Erquelinnes qui seront d’application à partir du dimanche 13 décembre 2020. La SNCB a déjà intégré ces horaires sur son app et son site internet (www.belgiantrain.be/fr).

Dans le sens Erquelinnes-Charleroi (du lundi au vendredi)

En comparaison avec les horaires actuels :

  • 20 trains au départ d’Erquelinnes, au lieu de 19 (+1)
  • Les trains démarrent d’Erquelinnes 3 à 4 minutes plus tôt qu’aujourd’hui
  • Un dernier départ d’Erquelinnes à 20h57, au lieu de 20h01 actuellement
  • Un gain d’amplitude de 57 minutes entre les premier et dernier départs du jour
  • Un temps de parcours moyen de 42 minutes, au lieu de 38,5 minutes actuellement.

Dans le sens Charleroi-Erquelinnes (du lundi au vendredi)

En comparaison avec les horaires actuels :

  • 19 trains vers Erquelinnes, au lieu de 18 aujourd’hui (+1)
  • La plupart des trains démarrent de Charleroi 7 à 8 minutes plus tôt qu’aujourd’hui
  • Un dernier départ vers Erquelinnes à 20h44, au lieu de 19h52 actuellement
  • Un gain d’amplitude de 77 minutes entre les premier et dernier départs du jour
  • Un temps de parcours moyen de 42,1 minutes, au lieu de 38,2 minutes actuellement.

Les horaires du samedi, du dimanche et du jours fériés ne connaîtront pratiquement aucun changement.

Conclusions

  • L’ajout d’un train dans chaque sens de circulation en soirée du lundi au vendredi est une excellente nouvelle. Mais sans vouloir faire la fine bouche, ce n’est pas un cadeau aux usagers de la ligne 130a puisque cet ajout fait partie d’une stratégie de la SNCB à l’échelon national.
  • L’allongement du temps de parcours est une manière artificielle pour la SNCB d’améliorer la très mauvaise ponctualité des trains voyageurs sur la ligne, surtout aux heures de pointe. Selon certaines sources, cet allongement du trajet s’explique également par l’utilisation de plus en plus généralisée des autorails diesel, encore appelée à s’intensifier.
  • Ce même allongement du temps de parcours explique l’avancée des heures de départ des trains vers Erquelinnes à Charleroi-Sud. Toutefois, ceci a pour conséquence une forte dégradation de certaines correspondances, particulièrement en soirée, comme vous pourrez le lire par ailleurs.

Trafic interrompu du 24/10 au 8/11

Nous vous rappelons qu’en raison des travaux de remplacement du pont n°10 à Thuin, aucun train ne circulera sur la ligne entre ce samedi 24 octobre et le dimanche 8 novembre inclus. Les trains seront remplacés par un service cadencé de bus de substitution, comme cela avait déjà été le cas en juin 2019 lors des travaux autour des ponts nos 7 et 8. Voici l’affiche de la SNCB donnant les horaires de ces bus pour les seize jours en question :

Vous pouvez télécharger les informations (PDF) en cliquant ICI

Il est important de rappeler que le point d’arrêt de Hourpes ne sera pas du tout desservi pendant les 16 jours d’interruption de la circulation des trains

Ces travaux auraient dû concerner également le pont n°11, bordant le point d’arrêt de Hourpes. Toutefois, un recours des riverains auprès du Fonctionnaire délégué de la Région wallonne a entraîné la suspension de ce chantier. Le pont n°10, situé au bas de la rue de la Celle à Thuin, sera remplacé par un ouvrage à simple voie, comme l’ont déjà été les ponts nos 7 et 8, ce que déplore le Comité de ligne.

Le Comité poursuivra ses actions visant à ce qu’Infrabel remette l’ensemble de la ligne 130a à double voie. La voie unique entre Hourpes et Lobbes est directement responsable de la forte dégradation de la ponctualité des trains voyageurs sur la ligne depuis son entrée en vigueur en juin 2019. L’article publié dans La Dernière Heure, édition du Hainaut, le rappelle fort habilement.

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Deuxième courrier à Infrabel

Nous tenons à vous informer de développements récents et vous annoncer la tenue d’une action démontrant notre détermination dans le combat pour une offre de trains voyageurs de qualité sur la ligne 130a.  

Ce lundi 12 octobre, le Comité a envoyé dans l’urgence un nouveau courrier à Infrabel, pour lequel il a obtenu in extremis les signatures des six bourgmestres des communes de la ligne. Ce courrier, avec copies à la SNCB et au nouveau Ministre fédéral de tutelle, fait suite à la publication des horaires complets qui seront d’application dès le 13 décembre, lorsqu’entrera en vigueur le nouveau Plan de Transport de la SNCB pour la période 2020-2023. Nous avons pris connaissance de ces nouveaux horaires le lundi 28 septembre.  

Si nous nous étions félicités ces derniers mois de l’ajout d’un train en soirée dans chaque sens, les horaires fraîchement publiés révèlent une forte dégradation des correspondances à Charleroi-Sud avec les trains venant notamment de Namur, Châtelet ou encore Walcourt/Couvin. La raison principale est un allongement du temps de parcours entre Charleroi et Erquelinnes (42 minutes en moyenne, au lieu de 39 actuellement), qui forcera l’avancement du départ des trains S63 à Charleroi (aux heures h44 en moyenne, au lieu des heures h52 actuellement). Concrètement, dès la mi-décembre, les voyageurs revenant de Namur en fin d’après-midi devront « poireauter » plus d’une demi-heure à Charleroi avant que le train vers Thuin, Lobbes et Erquelinnes démarre. Cette attente est aujourd’hui de dix minutes environ. Restez à l’écoute : nous vous enverrons ce week-end encore les nouveaux horaires et ferons appel à vos témoignages.  

Le courrier adressé à Infrabel lundi dernier dénonce l’affirmation de sa représentante lors de la présentation des nouveaux horaires le 28 septembre, selon laquelle « le choix de passer à voie unique était un choix délibéré d’Infrabel ». Au même moment, « la SNCB avertissait que 3 minutes supplémentaires seraient ajoutées au temps de parcours actuel pour répondre aux problèmes de ponctualité ». Le courrier regrette qu’aucune concertation n’ait été menée et que le Comité n’ait pas été informé des résultats de l’étude de capacité de la ligne 130a, comme pourtant promis par Infrabel dans sa réponse à notre (première) lettre du 29 mai. « Le service aux voyageurs se voit donc irrémédiablement réduit sans qu’aucune solution à terme ne soit proposée ». Nous constatons donc que, malgré les efforts entrepris par le Comité, les priorités et les intérêts d’Infrabel se situent ailleurs. En conclusion, le courrier avertit Infrabel que « d’autres actions seront dès lors menées à court terme et s’inscriront dans la durée ».  

Nous aurions évidemment souhaité trouver le temps d’organiser une rapide consultation du Comité de ligne sur le contenu du courrier, et nous nous excusons du fait que cela n’ait pas été possible en raison de l’urgence imposée. S’il parait fort improbable que le problème de correspondances puisse être infléchi avant la mi-décembre, une réaction forte, portée par les bourgmestres, et immédiate était nécessaire pour dénoncer le manque de concertation à laquelle tant Infrabel que la SNCB s’étaient pourtant engagées.  

Une grande action symbolique, dont nous vous demandons de bloquer la date dès à présent, se tiendra le lundi 14 décembre en soirée, à l’occasion du départ du nouveau train 4770 (à 20h44, de Charleroi-Sud). La situation sanitaire actuelle laisse planer un gros doute sur la possibilité d’organiser dans deux mois un événement de masse, familial, sympathique, avec les bourgmestres et les médias – mais rien ne nous interdit de l’envisager quand même. Je vous en dirai plus dans les jours à venir et solliciterai vos idées et suggestions.  

D’ici là, j’espère que chacun d’entre vous restera en bonne santé, de même que les personnes qui vous sont chères et vous entourent.  

Pour le comité de ligne 130a, Duncan Smith Coordinateur

Travaux de remplacement des ponts 10/11

Infrabel a entamé les préparatifs du chantier qui visera à remplacer, entre le 23 octobre et le 9 novembre 2020, les ponts nos 10 et 11 de la ligne. Ces ponts sont situés, respectivement, au lieu-dit de La Celle à Thuin (pont n°10) et en bordure du point d’arrêt de Hourpes (pont n°11). Aucun train ne circulera sur la ligne entre ces dates, et un service de bus de substitution sera instauré, comme ce fut déjà le cas lors du remplacement des ponts nos 8 et 9, entre Thuin et Lobbes, en juin 2019.

[La corrosion a fait son œuvre sur le vieux pont n°11, comme on peut le voir sur cette photo du 29 mars 2020. La vitesse des trains à cet endroit est donc limitée à 60 km/h.]

Aux alentours du 15 mai, les riverains ont reçu une brochure explicative dans laquelle Infrabel leur explique que les travaux se dérouleront principalement en journée et en semaine. Mais des nuisances sonores parfois importantes pourront se produire la nuit, y compris le week-end, lorsque certaines phases du chantier nécessiteront un travail continu. Cela devrait notamment être le cas lors du week-end des 27 et 28 juin prochains.

Le 18 mai, Télésambre relayait l’information selon laquelle le fonctionnaire délégué du Service public de Wallonie avait toutefois imposé l’arrêt immédiat des travaux autour du pont n°11 suite à la plainte d’un riverain. Il semblerait qu’Infrabel ait élargi le passage dans la rue de la Buvette de la Gare sans autorisation, rognant sur un terrain privé, afin de permettre le transit des camions et engins vers le chantier. Serait également visé par la plainte le déboisement en pleine période de nidification de l’hectare de terrain nécessaire à la réalisation du nouvel ouvrage d’art.

[Une zone d’environ un hectare a été déboisée aux abords immédiats du pont n°11 et du point d’arrêt de Hourpes afin de permettre la réalisation du chantier. Photo prise le 17 mai 2020.]

Nous ne savons pas encore si ce coup d’arrêt est de nature à remettre en question l’exécution des travaux dans les délais prévus.

Pour rappel, le Comité de ligne 130a s’est engagé résolument en faveur d’un retour à la double voie sur l’ensemble de la ligne 130a et a entendu à ce sujet la SNCB et Infrabel lors de sa réunion du 29 janvier dernier. Les statistiques sont sans appel : la mise à voie unique a entraîné une très forte dégradation de la ponctualité des trains sur la ligne. Les ponts nos 10 et 11 seront eux aussi remplacés par des ouvrages à simple voie. Le pont n°11 à Hourpes comportera une passerelle latérale pour le passage des piétons et cyclistes, comme c’est le cas actuellement sur le pont vétuste. En revanche, ce ne sera toujours pas le cas sur le pont n°10, qu’empruntent aujourd’hui encore de trop nombreux piétons et cyclistes inconscients des dangers.

[Le pont n°10, situé à « La Celle » entre Hourpes et Thuin sera également remplacé. Il est vu ici le 20 avril 2020.]

Le bus remplace-t-il valablement le train ?

Pour le deuxième week-end d’affilée, les trains ne circuleront pas sur la ligne 130a ces samedi et dimanche 22 et 23 février 2020 et seront remplacés par des bus reliant chacune des gares, sauf Hourpes, entre Charleroi-Sud et Erquelinnes. Cette substitution s’explique par des travaux entrepris par Infrabel sur la voie ferrée, notamment à hauteur du pont franchissant la N559 à Lobbes.

[Infrabel menait visiblement des travaux de stabilisation de la voie à hauteur du pont surplombant la N559 à Lobbes le samedi 15 février 2020.]

Les horaires de ces bus de remplacement sont calqués sur les heures de départ et d’arrivée des trains S63 en gare de Charleroi-Sud. Concrètement, un voyageur se rendant de Nivelles à Thuin trouvera en correspondance à Charleroi un bus démarrant grosso modo à la même heure que si le train avait circulé. Dans l’autre sens de circulation, les bus arrivent à Charleroi de façon à permettre aux voyageurs d’obtenir les mêmes correspondances qu’avec le train habituel.

La logique des trajets habituels sur la ligne 130a les week-ends est donc respectée… mais elle n’est par pour autant sans encombre. En effet, ces bus effectuent le parcours entre Charleroi-Sud et Erquelinnes en 1 heure et 18 minutes… soit exactement le DOUBLE du trajet en train, qui dure 38 ou 39 minutes. Peu attrayant dans le monde dans lequel on vit, où chaque journée semble trop courte…

[Le service bus 11783 de la SNCB, assuré par le 7819 des TEC Charleroi, décharge des voyageurs à Lobbes à 12h55 le samedi 15 février 2020, en provenance d’Erquelinnes et à destination de Charleroi-Sud.]

Cela signifie, par exemple, que pour arriver à un rendez-vous à 14h le samedi à Charleroi, il vous faudra être dans le bus à Lobbes à 12h55, au lieu de 13h24 quand le train circule. Une demi-heure dans la vue à l’aller, et une autre au retour !

Pour le Comité de ligne 130a, voilà un argument très concret dans notre demande d’un retour de la ligne à double voie.

Dans son intégralité. Et dans les meilleurs délais.

Le bus, lorsqu’il remplace le train entre les communes de la ligne 130a, n’est tout simplement pas une alternative valable.

Et je passe les incidents parfois un peu cocasses constatés ou rapportés le week-end dernier par celles et ceux qui ont pris ces bus de remplacement… Comme celui concernant ce malheureux chauffeur, samedi matin, qu’on n’avait pas pensé à former pour le trajet et qui dut compter sur la connaissance des lieux des voyageurs pour atteindre les gares suivantes ! Mais finissons sur une note positive. Le samedi soir, le dernier bus quitte Charleroi-Sud à 22h17 à destination de Thuin, Lobbes et Erquelinnes, où il arrive à 23h35. Voilà que pour un soir, ou deux si on compte samedi dernier, il était possible pour les voyageurs de la ligne 130a de passer une soirée en ville sans la voiture… sans devoir être sur le quai à 20h10. Dommage que la SNCB n’ait pas cherché à en faire la promotion. Nous aurions trouvé une fanfare pour immortaliser ce moment, nous qui demandons des trains à ces heures le week-end depuis des années !

[En gare de Thuin, en soirée du samedi 15 février 2020, affichage des horaires des bus de remplacement sur la ligne 130a pour ce premier week-end de travaux sur la ligne.]

Duncan R. Smith

Rencontre avec la SNCB et Infrabel

Le manque criant de moyens budgétaires d’Infrabel est la seule raison pour laquelle une partie de la ligne 130a a été mise à voie unique, selon les responsables des chemins de fer qui sont venus à la rencontre du Comité de ligne 130a à Thuin le 27 janvier dernier.

Les quatre représentants de la SNCB et d’Infrabel ont dressé un état des lieux de la ligne selon leurs compétences respectives. Ils ont tenu à rassurer les usagers sur le maintien de la ligne et de l’offre de transport actuelle au moins jusqu’à 2023, année de l’entrée en vigueur de la libéralisation du trafic voyageurs dans l’Union Européenne. Ils n’ont, en revanche, pris aucun engagement quant à une amélioration de la ponctualité des trains. Tout en reconnaissant que la dégradation de celle-ci découle de la mise à voie unique du tronçon entre Hourpes et Lobbes, ils ont affirmé que la capacité de la ligne était à saturation entre la desserte locale, les trains de marchandises et la paire de trains internationaux entre Namur et Maubeuge.

Un dialogue s’est néanmoins installé entre le Comité et ces représentants des chemins de fer. Il reviendra au Comité d’entretenir ce lien, tout en appuyant ses revendications, dont celles, à court terme, d’un retour à la ponctualité des liaisons S63 et, avant qu’un gouvernement fédéral soit formé, d’une augmentation conséquente des moyens alloués à la SNCB et Infrabel. Lors de sa prochaine réunion, le Comité cherchera à structurer son cahier de revendications à la lumière des informations communiquées par la SNCB et Infrabel.

Un train de plus en soirée dès décembre !

Nous attendions avec impatience l’issue de la réunion du Conseil d’administration de la SNCB du 20 décembre, qui devait valider les propositions dans le cadre du Plan de Transport 2020. Notre Comité de ligne avait choisi, un peu avant l’été, de présenter plusieurs demandes, notamment concernant l’amplitude de l’offre de trains, l’ajout d’un train P tôt le matin et une circulation en cadence horaire le week-end et les jours fériés.

Vous l’aurez peut-être lu dans la presse : nous avons obtenu une victoire partielle au niveau de l’amplitude. A partir de décembre 2020, nous pourrons compter en soirée sur un dernier départ de Charleroi-Sud aux alentours de 20h52, au lieu de 19h52 actuellement – les jours de semaine uniquement. C’est un progrès, à n’en pas douter… même si nous ne sommes pas encore revenus à la situation d’avant 2012.

Nous n’avons pas obtenu non plus de trains plus en tard en soirée le samedi ou le dimanche, où le dernier départ de Charleroi restera à 20h15. Et nos autres demandes n’ont pas reçu de suite favorable non plus.

Mais ne soyons pas déçus. Ce train supplémentaire, on l’accepte bien volontiers et nous en sommes reconnaissants. Celles et ceux qui reviennent de Bruxelles, Namur ou Mons en soirée ne devront plus se presser autant. Si vous avez un rendez-vous à Charleroi jusqu’à 20 heures, un retour en train sera de nouveau envisageable. Cette petite victoire en appelle d’autres. Pour les obtenir, nous poursuivrons le combat et ferons tout notre possible pour remettre des gens dans les trains entre Erquelinnes et Charleroi. Les habitants de la Haute Sambre ne méritent rien de moins !

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